22.04.2020

A nicotinic hypothesis for Covid-19 with preventive and therapeutic implications

Thérapeutique NeurologieInfectiologiePneumologie
Changeux JP et al
Pre-prints

Résultats principaux

En plus de l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 qui est la principale molécule réceptrice dans le cadre de l'infection COVID-19, le récepteur nicotine-l'acétylcholine (nAChR) pourrait jouer un rôle important. Le virus du SARS-CoV-2 a une action neurotrope avec possible contamination du système nerveux central qui pourrait jouer un rôle dans l'insuffisance respiratoire aiguë des patients infectés. La fréquence des signes cliniques neurologiques et la période de latence observée entre les premiers symptômes et la dyspnée pourrait aller dans le sens de cet hypothèse d'envahissement neurologique (neurones médullaires des centres respiratoires). Il a été décrit ce type d'action avec entrée par l'épithélium olfactif pour plusieurs virus auparavant, puis propagation jusqu'aux neurones réticulaires se projetant vers les bulbes olfactifs, les neurones médians du raphé (sérotoninergique) et la bande diagonale ventrale et horizontale (cholinergique). Ce type de propagation semble se confirmer pour le SARS-CoV-2.
Les auteurs supposent que la voie nAChR est impliquée dans le syndrome inflammatoire du COVID-19. Le rôle de cette voie cholinergique anti-inflammatoire est bien connu : production de cytokines via les macrophages dépend de la voie nAChR.
Par ailleurs, une protection potentielle semble être accordée aux fumeurs car avec une prévalence (facteurs de confusion pris en compte) de 5% parmi les personnes infectées, la baisse serait de près de 80% par rapport à la population générale. Or le NAChR est exprimé dans l'épithélium pulmonaire et la nicotine est connue pour avoir un certain rôle protecteur via une action directe sur ces récepteurs. Une observation récente sur la structure du virus semble confirmer l'hypothèse que le virus lui-même est un bloqueur du nAChR.
Fait intéressant, l'ivermectine, qui s'est récemment avérée inhiber la réplication du SARS-CoV-2 dans les cellules in vitro est un modulateur allostérique positif de l'a7 nAChR. 

Que retenir ?

Les auteurs proposent l'hypothèse que la voie du récepteur acétylcholine-nicotine (nAChR) joue un rôle essentiel dans la physiopathologie de l'infection par le SARS-CoV-2 et ils proposent donc que la nicotine ou des agents nicotiniques orthostériques et/ou allostériques puissent être utilisés comme thérapie possible pour le COVID-19. Une étude va débuter avec un traitement préventif et curatif via des patchs nicotiniques en France.
L'hypothèse nicotinique doit être étudié via des études cliniques supplémentaires et par des observations expérimentales déterminant si le SARS-CoV-2 interagit physiquement avec le nAChR. Les auteurs insistent également sur les dangers que représentent le tabac pour la santé en distinguant l'effet propre de la nicotine et l'impact négatif du tabagisme sur le COVID-19.

Niveau de preuve Faible

- Analyse d'une littérature très récente et peu abondante (très peu de données sur le SARS-CoV-2 soutenant l'hypothèse)
- Expérimentations encore très restreintes avec le SARS-CoV-2, uniquement sur la structure du virus pour le moment

Objectifs

Etudier le lien entre la nicotine et le COVID-19 via le récepteur nicotine-acetylcholine (nAChR)

Méthodes

Revue narrative française de la littérature sur le sujet nicotine et COVID-19 avec mise en avant d'une expérimentation récente sur le SARS-CoV-2

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